De l’ironie du sort de l’homme, où l’on se rend compte que tout un chacun, qu’il soit grand penseur ou non, se retrouve vite rattrapé par la trivialité de la condition humaine !
Au détour d’un couloir, vous vous trouvez face à une porte mystérieuse... Oserez-vous l’ouvrir ?
Descriptif
Ouvre-moi est une installation plastique et humoristique qui trouve sa place dans un espace assez inattendu et pour le moins coquasse : des WC ! Au cours de sa déambulation dans le bâtiment, le visiteur se trouve face à une porte énigmatique. Lorsqu’il se décide à l’entrouvrir, il se retrouve nez-à-nez avec un squelette, qui, comble de la dérision, se met à parler ! Il prévient tout d’abord le visiteur que « c’est occupé ». Puis, si celui-ci insiste, il prononce une succession d’autres phrases jusqu’à la fermeture complète de la porte.
Le visiteur, surpris, fait face à une situation assurément absurde : un squelette humain, assis sur des toilettes, et que son intrusion dérange manifestement, s’adresse à lui. Le lieu est complètement désaffecté. Le squelette, dans la position du Penseur de Rodin, a l’air plongé dans ses réflexions... depuis une éternité !
Claude
Notre squelette s’appelle Claude. Selon l’étymologie, le prénom Claude viendrait d’un mot latin signifiant « le boiteux ». La claudication rappelle également Vulcain, le dieu forgeron, qui souffrait de cette infirmité ; elle passait en outre pour une capacité à communiquer avec l’au-delà. Or, il se trouve que notre Claude a des sabots en guise de pieds ! Et puis rien de tel qu’un squelette pour communiquer avec l’au-delà, n’est-ce pas ?
Par ailleurs, Claude est un prénom asexué et qui s’écrit exactement de la même manière au féminin et au masculin. Le squelette révèle finalement l’ironie du sort de l’homme : tout un chacun, homme ou femme, qu’il soit grand penseur ou non, est vite rattrapé par la trivialité de la condition humaine.
Dame-pipi
L’installation est laissée en libre accès mais nécessite une surveillance. Quoi de mieux, pour cela, qu’une Dame-pipi ! Assise dans un petit coin, avec sa petite table et sa soucoupe remplie de piécettes, elle reste là, présence discrète mais néanmoins vigilante... Il lui arrive parfois de s’adresser aux visiteur. Son accent indique alors qu’elle est d’origine étrangère. Elle passe d’ailleurs son temps libre à lire un dictionnaire de français pour compléter son vocabulaire.
Fraise
L’installation est commandée par un ordinateur. L’interface utilisée, appelée Fraise, permet de contrôler des servo-moteurs et de gérer des capteurs, qui déclenchent les mécanismes à l’ouverture de la porte. Les commandes sont écrites sous forme de programmes bénéficiant de toutes les possibilités offertes par la programmation informatique : calculs, tirages aléatoires, tests et itérations.
Claude fait ainsi appelle à une technologie nouvelle initiée par Antoine Rousseau au sein du chantier numérique de Métalu A Chahuter, appelé metalu.net : plate-forme de ressources et laboratoire de recherche numérique où les compétences et outils sont mis au service de l’art et du spectacle vivant, selon une démarche libre et open-source. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site https://www.metaluachahuter.com/metalu-net.
DU POINT DE VUE TECHNIQUE...
Claude est une installation, tout public, qui fonctionne en continu. Elle se présente comme une cabine, avec une porte, que le spectateur est invité à ouvrir spontanément. L’idéal est d’intégrer une pièce existence avec une vraie porte, de manière à dissimuler complètement la cabine (voir plan). L’installation demande alors une petite adaptation in situ mais cela permet de laisser la surprise totale aux spectateurs. Si la dimension le permet, le squelette peut même, éventuellement, être installé dans un vrai toilette.
Conception, création : Cendres la Rouge
Idée originale et scénographie : Sandrine Châtelain
Construction et programmation informatique : Alain Terlutte
Production : Métalu A Chahuter
